Cinq lycéens aux caractères totalement opposés se retrouvent en colle un samedi après-midi. Au fur et à mesure que la journée passe, ils discutent, se déchirent et finissent par se trouver plus de points communs qu’ils ne pensaient.
Breakfast club est un film Américain certes, mais l’identification fonctionne malgré tout pour les Français. En effet, celui-ci commence par une présentation de cinq lycéens qui ne se connaissent pas, mais qui sont réunis pour passer une journée entière en colle pour des raisons toutes aussi différentes les unes des autres. Dès le début du film, nous faisons face à des stéréotypes ambulants. Plus tard nous remarquons bien que ces stéréotypes ne sont pas le reflet de la personnalité profonde des personnages, mais plutôt une étrange carapace dans laquelle nos jeunes héros ont été obligé de s’enfermer, ou on voulut s’enfermer. D’ailleurs c’est les parents qui sont au centre de plusieurs dialogues dans Breakfast club.
Breakfast Club est aussi le premier film hollywoodien destiné aux ados à évoquer de manière non déguisée leur sexualité. Ainsi, quand Allison déclare à propos de la perte de la virginité: « C’est à double tranchant. Soit tu l’as fait et tu es une traînée. Soit tu ne l’as pas fait et tu es coincée. On ne peut pas s’en sortir. Tu voudrais, mais tu ne peux pas. Et quand tu l’as fait, tu aurais préféré le contraire. » Cette phrase reste emblématique encore aujourd’hui, car c’est toujours la réalité.
Bien qu´ils disent ne pas s’aimer, le Breakfast club n’hésite pas pour aider John face au proviseur, quitte à se faire coller une seconde fois. Chacun d’eux est alors définis par une étiquette ; Andrew Clark la star du lycée, le sportif ; John Bender le délinquant ; Brian Johnson l’intello ; Allison Reynolds la « folle » et enfin Claire Standish la fille a papa. Et puis, aux deux-tiers du parcours, arrive cette scène impossible où, assis en cercle, chacun se dévoile tour à tour, exposant son malaise à travers les raisons de sa présence en colle. Durant la mise en scène : rien n’est jouer, et en l’espace de vingt minutes, le film se transforme en un drame miniature où les chamailleries se transforment en tristes révélations. Les éternels questionnements sur la quête de soi et la difficulté du passage à l’âge adulte sont alors traités de manière si frontale et sincère qu’ils en deviennent désarmants.
Au fond, ce qui fait de Breakfast Club un film unique, c’est qu’en plus d’être bien écrit, c’est un film sensible. Un texte écrit par Brian, le bon élève. Ou comment résumer la difficulté d’être jeune en quelques phrases: « Cher Monsieur Vernon. Nous acceptons d’avoir sacrifié tout un samedi en colle puisque vous considérez que nous avions franchi la ligne jaune. C’est vrai, c’était mal. Mais nous trouvons absurde le sujet de dissertation que vous nous avez donné: ‘Qui pensez-vous être?’ Mais qu’est-ce que cela peut bien vous faire, après tout? Quoi qu’il arrive, vous ne nous voyez qu’à travers votre propre grille de lecture, vous avez de nous une image simpliste qui vous suffit. Vrai ou faux? Mais ce que nous avons découvert, c’est que chacun de nous est à la fois un surdoué, un athlète, une détraquée, une fille à papa et un délinquant. Ça vous va? Bien à vous. Le Breakfast Club. »
Pour conclure j’aimerais dire que personnellement je pense que ce qui fait que Breakfast club est un film aussi amusant que drôle, c’est que chacun cherche au fond à être quelqu’un d’autre, à être eux même sans vouloir recevoir les critiques de leur amis mais surtout de leur parents. Quand les cinq adolescents se retrouvent tous assis par terre en rond entrain de parler, et que Claire dit à Allison qu’elle est bizarre puis que Andrew enchaîne en affirmant que tout le monde a une part de « bizarre » en lui, c’est là que j’ai été très touché. On veut être comme les autres mais être comme les autres c’est être comme qui ? Je pense que tant que nous sommes nous, on a tout ce qu’il nous faut. Au fond, tout ce qui est autour de nous est une illusion. Les professeurs, les parents, les notes, les gens tout ça au fond ne définit pas qui tu es. Si nous jugeons un poisson à escalader une échelle, il vivra tout sa vie en pensant qu’il est idiot. Car la seule personne qui est capable de te construire, c’est toi même.
N.D